Biographie

Le professeur Fernand Labrie a obtenu son doctorat en médecine en 1962 et son PhD en endocrinologie en 1966 à l’Université Laval, Québec. Entre 1966 et 1969, il a poursuivi ses études postdoctorales aux Universités de Cambridge et Sussex en Angleterre. De 1983 à 2009, il a été directeur du Centre de recherche du CHUL avec environ 150 chercheurs seniors, 450 étudiants gradués et 600 membres du personnel de recherche. Il a également été directeur du département de physiologie et anatomie de la faculté de médicine de l’Université Laval de 1990 à 2002, président du FRSQ (Fonds de recherche en santé du Québec) de 1992 à 1995 de même que président de la Société canadienne d’endocrinologie et  métabolisme (1978-1979) et de la Société canadienne de recherche clinique (1992-1996). Le professeur Labrie a publié plus de 1340 articles scientifiques et a été cité plus de 50 000 fois, ce qui en fait le chercheur canadien le plus cité à travers le monde, toutes disciplines confondues.

La première contribution majeure du Professeur Labrie à la médecine a été dans le domaine du cancer de la prostate, soit la découverte et le développement clinique des agonistes de l’hormone libératrice des  gonadotropes (GnRH) permettant ainsi de réaliser la castration médicale pour le traitement du cancer de la prostate. Une autre contribution majeure du Professeur Labrie à la thérapeutique médicale a été le développement et l’application clinique du blocage androgénique combiné (BAC)[1] qui est le premier traitement démontré comme prolongeant la vie dans le cancer de la prostate. En résumé, le Professeur Labrie et son équipe ont découvert un traitement très efficace pour le cancer de la prostate qui vient aujourd’hui en aide à des centaines de milliers de patients à travers le monde.

Une découverte ayant un impact majeur et général pour la prévention et le traitement de toutes les maladies sensibles aux stéroïdes sexuels est l’intracrinologie et la compréhension de son rôle crucial dans le cancer du sein et  de la prostate ainsi que pour corriger les problèmes de déficience hormonale observés à la ménopause. En effet, après la ménopause tous les stéroïdes sexuels sont synthétisés dans les tissus périphériques à partir du précurseur inactif déhydroépiandrostérone (DHEA) d’origine surrénalienne. Suite à cette découverte, Endoceutics a réalisé tous les essais cliniques qui ont conduit à la commercialisation de la DHEA (IntrarosaTM) pour le traitement de l’atrophie vaginale aux États-Unis.

Les contributions majeures du Professeur Labrie en endocrinologie et en oncologie ont été reconnues par le biais de plusieurs prix et distinctions. En 1979, il a été élu Fellow de la Société Royale du Canada. En 1981, il a été nommé Officier de l’Ordre du Canada. En 1991, il a été nommé Officier de l’Ordre National du Québec. En 2007, il a reçu le prestigieux King Faisal International Prize in Medicine pour ses travaux sur le cancer de la prostate. En 2013, il a reçu la prestigieuse Médaille Internationale Hoffenberg de la Society for Endocrinology du Royaume-Uni. Le Professeur Labrie a été membre d’environ 70 associations professionnelles et a été invité à donner plus de 500 conférences à travers le monde. Il a aussi servi en tant que membre, membre associé ou membre correspondant des comités éditoriaux de plusieurs des  journaux scientifiques les plus prestigieux dans son domaine.

[1] La combinaison d’un agoniste de la GnRH ou de la castration chirurgicale avec un anti-androgène non stéroïdien administrés simultanément et en début de traitement  permet le blocage de la production des androgènes des testicules en même temps que le blocage de l’action des androgènes synthétisés dans la prostate à partir de la déhydroépiandrostérone (DHEA) d’origine surrénalienne.